Entretien avec Enrico Macias

Publié le 4 Octobre 2011

Entre tradition et modernité

E-MACIAS_40-60_Tournee-2011-2.jpgRencontre avec  Enrico Macias à quelques jours de sa nouvelle tournée à travers toute la France, avant d'investir la salle de l’Olympia à Paris les 24, 25, 26 et 27 mars 2011. Pour l'interprète d'«Enfants de tous pays», cette tournée lui permet de présenter son nouvel album «Voyage d'une mélodie».

«Grâce à ce nouvel album, j'invite les gens à un voyage dans toute la tradition juive laïque, explique Enrico Macias. Je chante des chansons en berbère, en arabe, en ladino, en hébreu et en yiddish et rend ainsi hommage à toute cette culture, entre tradition et modernité.» En vente le 7 mars prochain, on trouvera également un titre original «Les Sépharades». «J’ai composé la musique et Eliette Abécassis en a écrit les paroles», poursuit-il. Un duo avec Daniel Lévi, «Shalom aleichem», figure également sur l’album, avec une nouvelle musique et une orchestration réalisée par son fils, Jean-Claude Ghrenassia.

Enrico Macias qui aime dire qu'il est un chanteur de groupe est accompagné de ses musiciens habituels. «À mes côtés, il y a une formation très équilibrée de sept musiciens : basse, accordéon, percussion, batterie, guitares, violon. Parmi eux, Amar Mohali aux percussions, Abdenour Djemai et Bruno Bongarçon aux guitares, Thierry Roques à l’accordéon…», confie le chanteur qui interprète aussi des chansons de plus de 30 ans. «Impossible de les retirer de mon répertoire, dit-il. Car vous savez, sans ces premières chansons, les nouvelles n’existeraient pas. Je crois que je fais un mélange savant pour contenter tout le monde

50 ans de carrière

Entré dans nos foyers très tôt, Enrico Macias chante depuis 50 ans, il possède cette grande qualité d’être accessible à tous et, du coup, d’être un chanteur populaire, au sens noble du terme, c’est-à-dire qu’il plaît à tous. Artiste emblématique avec son accent chaleureux et profond, il avoue qu'il est content de voir qu'aujourd'hui, les jeunes commencent à le découvrir. «Ça a pris du temps, reconnaît-il. Mais aujourd’hui, ils ne me boudent plus. Alors que les jeunes de l’époque, quand j’ai débuté, ne comprenaient pas mon discours, j’étais en porte-à-faux.» Chanteur de charme mais aussi, chanteur à messages, peut-être que ses textes invitent plus à la réflexion qu'autrefois.

«Chanteur, c'est un métier où il faut prendre des risques. C’est-à-dire, par exemple, accepter de se renouveler… Et le charme est de se renouveler tout en restant le même», prétend Enrico Macias qui croit, par ailleurs, que la musique est une porte éternellement ouverte à la creation. «Il n’y a pas de barrière, pas de frontière… J’aime dire que la musique c’est comme un océan. On n’a d’ailleurs jamais fini de développer son style. Moi-même, vous savez, je suis l’héritier d’une civilisation vieille de plusieurs millénaires!», fait-il remarquer.

«Tous unis»

Enrico-Macias2.jpgÀ la question, vous considérez-vous comme un chantre de la paix, ainsi que le représentant de la musique judéo-arabe-andalouse? Enrico Macias répond sans hésitation «Bien sûr». «Il s’agit de toutes les facettes que je représente. Et dans mon dernier album, je flirte même avec la civilisation Yiddish», affirme-t-il. «J’aimerais qu’on soit tous unis», souhaite Enrico Macias qui, à 72 ans, continue à s'investir dans des causes humanitaires. «Pour moi, c'est un réconfort, un confort supplémentaire. » Rappelons qu'en 1980, l'ONU lui a décerné le titre de «chanteur de la paix». En 1997, le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, l'a nommé ambassadeur itinérant pour promouvoir la paix et la défense de l’enfance. Son engagement auprès de l’UNICEF est indéfectible, d’ailleurs il lui a abandonné ses droits sur la chanson «Malheur à qui blesse un enfant». «Je me fous des titres et des médailles. Je me souviens même que lorsque Kofi Annan m’a nommé Ambassadeur, il m’a dit que ce titre était un pléonasme pour celui qui avait chanté «Enfants de tous pays», mais le fait d'être soutenu par un gros poids comme l’ONU, ça m'aide dans mon engagement».

Retard sur la fraternité

Grâce à une carrière internationale, Enrico Macias est chez lui dans le monde entier. Malheureusement, sa popularité s’arrête encore aujourd’hui aux frontières des pays arabes. Même s'il avoue être un peu amer et trouver que «c’est frustrant pour le peuple qui n’a rien à voir avec toutes ces histoires», il n'en demeure pas moins optimiste. «C’est un retard sur la fraternité, mais ça va s'arranger un jour.»

Quant à son plus beau souvenir, il n'hésite pas un instant: «Sans aucun doute, ma rencontre avec le président égyptien Anouar El-Sadate en 1978», révèle-t-il et certainement le concert qui a suivi cette rencontre au pied des pyramides égyptiennes devant 20 000 spectateurs arabes.

Retour au cinéma

Alors qu'on avait vu Enrico Macias dans «La vérité si je mens 2», on le reverra dans le rôle de Maurice Boutboul, en octobre 2012, dans «La vérité si je mens 3», mais son rôle sera, dit-il, plus étoffé. «Et je joue aussi dans le film d’Éric Lavaine, «Bienvenue à bord» avec Franck Dubosc, Valérie Lemercier et Gérard Darmon, dont la sortie est prévue en octobre», se réjouit-il.

En attendant de le revoir sur grand écran, Enrico Macias sillonne donc les routes de France et participera aussi à l'émission «Vivement Dimanche» de Michel Drucker, le 6 mars prochain sur France 2.


© Corinne Sorin - Tous droits réservés

 

Rédigé par Corinne Sorin

Publié dans #Arts et spectacles

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
P
<br /> <br /> Et bien moi j'aime bien Enrico Macias. D'abord, il est de mon époque , il chante bien et ses chansons vont dans le bon sens. C'est à dire que tout le monde devrait être égaux. Mais que de<br /> différences entre les peuples qui n'arrivent pas malgré les progrès à s'entendre, où est leur intelligence ???<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Je partage ton point de vue. Je trouve que depuis quelques albums, Enrico chante des mots forts et pleins d'espoir.<br /> <br /> <br /> <br />