Sur les routes de France
Publié le 4 Octobre 2011
Cotignac, un village de caractère
J'adore voyager! J'adore découvrir de nouveaux petits coins de pays que ce soit ici ou ailleurs. J'adore me laisser surprendre par la générosité de la nature, par le patrimoine matériel et immatériel, ainsi que par la gentillesse des gens rencontrés au hasard de mes périples. Cet été, à Cotignac, petit village du Sud de la France, situé dans le Var, j'ai été comblée
À première vue pourtant, Cotignac apparaît comme tant d'autres bourgs: une grande place rectangulaire typiquement provencale ornée de fontaines, sous une large voûte de platanes, des cafés et des boutiques avec, toutefois, la particularité d'avoir gardé leurs anciennes façades.
Mais Cotignac, c'est plus que cela, même si ça ne saute pas tout de suite aux yeux. En fait, il faut errer dans les rues adjacentes pour découvrir des vestiges comme ce vieux moulin à huile datant du XIXe siècle, et surtout pour se laisser suprendre et tomber sous le charme de son célèbre Rocher.
Large de 400 mètres avec 80 mètres de haut, dominé par deux tours dites «sarrasines» ou «de gué», ce rocher représente une fantastique toile de fond. Il est vrai que le devant du Rocher où pendent des stalactites, criblé d'anfractuosités de cavernes, où les hommes ont vécu en troglodytes, forme un décor surprenant. Encore plus surprenant, le rôle que joue le soleil car en déplaçant les ombres, il change constamment l'aspect du Rocher et fait ressortir ses gigantesques stalactites, ses corniches et ses cavernes.
D'ailleurs, pendant un certain moment, on ne réalise pas tout à fait la somptuosité de ce paysage. De plus, j'avoue qu'on se sent tout petit petit face à cette imposante masse, sculptée il y a 80 000 ans, par les eaux de la rivière La Cassole, qui passait en cascade.
«Les premiers habitants étaient installés sur le plateau. Mais à l’époque des grandes invasions, le village, effrayé, est descendu se mettre à l’abri, au pied du rocher, barrière naturelle infranchissable. C’est ainsi qu’à partir du XIe siècle, un deuxième village s’est installé», raconte la sympathique Sandrine, la responsable de la visite de la grotte, qui ajoute que ces grottes ont connu divers usages qui ont évolué au cours des siècles (cachettes lors des pillages, loges à bétail, loges à foin, carrière, hospice, moulin à farine, etc…).
Ce qui est génial, c'est que nous pouvons visiter ces habitations troglodytes. Attention, il faut toutefois être bien chaussés, car le parcours pour y monter est plutôt ardu, instable et étroit. Et là, une fois, dans l'antre d'une des grottes, on peut observer ce qu'il reste encore des vestiges des travaux effectués par l’Homme afin d’aménager ces espaces : creusement du tuf, chaux sur les murs pour éviter l’humidité, construction de terrasses, de foyers, de potagers, d’escaliers…On y trouve aussi les anciens pigeonniers où, à plusieurs époques de l'Histoire, les pigeons permirent aux habitants de communiquer avec l'extérieur.
Et, là, on se dit que malgré les siècles, les éboulements destructifs, les glissements de terrain, ces ruines, transformées aujourd'hui en théâtre de verdure, sont toujours là. C'est tout simplement incroyable!
(Photos: @Corinne Sorin et @Marylène Théry)